Même si les découvertes de vestiges et d’objets antiques attestent de la présence humaine sur le territoire de Cabriès au moins depuis l’époque gallo-romaine, c’est au haut Moyen-Age, entre le Ve et le VIe siècle, que prend naissance le village actuel. Les invasions barbares et sarrasines poussent la population à se réfugier sur le sommet le plus proche qui prendra le nom de Piton. Si protectrice qu’elle soit, cette disposition s’avère être pénalisante car elle oblige les habitants à composer quotidiennement entre une activité agricole maintenue dans les plaines et un habitat haut-perché qui nécessite un charroi permanent d’eau, de vivres, de bois et de matériaux.
L’ensemble de ces contraintes conduit à forger progressivement une agglomération et un mode de vie spécifiques. Le castrum emblématique (hautes maisons serrées, église et château) qui coiffe le sommet de la petite colline est aménagé sur la plate-forme sommitale, formant un exemple typique de citadelle médiévale.
Plus tard, l’accroissement de la population et la réduction des risques conduiront le village à sortir de ses remparts et à couvrir les flancs du Piton, jalonnant les « nouveaux quartiers » d’autres marqueurs historiques. Mais le noyau originel restera en grande partie préservé. C’est ainsi qu’on y trouve encore à ce jour, cernés par le reste des remparts, un habitat très ancien sillonné par un lacis de ruelles étroites, une église fortifiée d’exception, un château remanié au XVIIIe siècle mais qui a conservé les impressionnantes murailles de son ancêtre fortifié, un four banal, des tours de guet, des souterrains.
L’ensemble a subi l’épreuve du temps et nécessite qu’une importante restauration soit entreprise. Depuis peu, des actions préparatoires ont été entreprises en ce sens au travers d’inventaires et de relevés précis, d’études spécialisées, de programmes de reconversion.