Notre commune possède un patrimoine historique d’une grande valeur dont l’état de conservation s’est malheureusement dégradé avec le temps, faute d’entretien régulier, probablement lié à un manque de prise de conscience de son importance. La chapelle Saint Raphael est sans nul doute la chapelle la plus ancienne de Cabriès.
Le cimetière qui entoure cette chapelle, le cimetière vieux doit lui être antérieur. Il se peut qu’il soit paléochrétien, voire antique. Si cette hypothèse s’avérait être vérifiée suite à des fouilles archéologiques sous et autour de l’édifice, on pourrait affirmer que la chapelle Saint Raphael fut édifiée sur un édifice plus ancien, peut être une mémoria installée aux IV ou V ième siècles.
Cette chapelle est dédiée à l’archange Saint Raphael, protecteur du village. On raconte que Saint Raphael aurait protégé le village durant la grande peste de 1720 qui provoqua la mort d’une très grande partie de la population de la Provence car aucun décès n’advint sur le village durant cette épidémie de peste. Raphael (de l’hébreu : refa- : « guérir » et -El : « Dieu » ; c’est-à-dire « Dieu guérit ») est le troisième archange reconnu par l’Église catholique.
La chapelle Saint Raphael est une chapelle romane du Xième siècle. Elle se compose initialement d’une simple nef orientée Ouest-Est comprenant un chevet à abside circulaire à l’Est. La plupart des églises et des chapelles sont orientées ainsi à l’Est car le soleil qui se lève est le symbole du Christ ressuscité. En observant le pignon Ouest de la chapelle, on peut comprendre que les deux chapelles latérales orientées au Nord ont été rajoutées à l’édifice postérieurement à sa construction.
Les écrits et vestiges retrouvés indiquent qu’à l’époque gallo-romaine, le plateau du « cimetière vieux » de Cabriès était déjà habité, tandis que d’autres résidents vivaient en plaine au pied du Piton. On y aurait établi un lieu de culte paléochrétien et une nécropole. Au Haut Moyen Âge, au XIe siècle, les habitants se réfugient au sommet du Piton, le plateau gallo-romain est réinvesti et la chapelle Saint-Raphaël y est érigée sur l’ancienne nécropole, un siècle avant la construction de Notre-Dame de Nativité.
Ces derniers temps, suite aux périodes de sécheresse que nous rencontrons, ces désordres se sont aggravés et certainement liés aux fondations fragilisées par l’ancienne nécropole gallo-romaine sur laquelle l’édifice est partiellement construit. Une intervention devient urgente.
La chapelle présente des fissures dans les murs nord et un affaissement du sol, entraînant des ruptures de niveaux et la détérioration du revêtement en terre cuite. De plus, des infiltrations d’eau et un manque de ventilation ont créé une humidité persistante, dégradant progressivement les maçonneries, le mobilier et les œuvres d’art. Les études réalisées estiment les travaux de sauvegarde et de restauration à plus de 150 000 euros