La Chapelle Saint Raphaël

Qui connaît la chapelle Saint-Raphaël, son histoire et ses légendes ? Elle est pourtant la plus ancienne église du village de Cabriès et sa construction serait antérieure au Xe siècle. Martine Guionnet, passionnée par son village, nous a livré à son sujet de nombreux renseignements : « L’église est construite sur un site païen. Elle est dédiée à l’archange Saint Raphaël, protecteur du village. Ses murs sont massifs et presque aveugles. Des affaissements du sol de la chapelle laissent penser à l’existence de tombes sous les dalles. »

La chapelle se dresse au centre du cimetière le plus ancien de la commune. Raphaël était un séraphin. C’est aussi le chef des anges gardiens, celui de la providence, qui veille sur toute l’humanité. Son nom signifie « divin guérisseur » ou « Dieu guérit ».

On le représente souvent en compagnie d’un jeune homme, Tobie, et de son chien. Le saint a accompagné ces voyageurs et les a guidés fidèlement en se faisant passer pour le fils d’un de leurs amis. C’est sûrement grâce à cette histoire que l’évêque aux armées, Monseigneur Dubost, a intronisé ce saint comme celui des renseignements et militaires français et ce par décret du 15 avril 1998.

Notre Saint aurait aussi veillé sur le village lors de la grande peste qui sévit en Provence à partir de 1720 et qui provoqua la mort d’une grande partie de la population des communes et villes voisines. Les derniers foyers de peste s’éteignirent au milieu des années de 1722. Aucun décès n’est intervenu sur la commune. On raconte aussi que les habitants d’Albertas (Bouc-bel-Air, aujourd’hui), jaloux de cette protection voulurent s’emparer de la statue du saint si protecteur. Une nuit, plusieurs d’entre eux sont arrivés en catimini à la chapelle. Ici, deux versions : ils auraient voulu soulever la statue qui resta fixée sur son socle ou ils arrivèrent à la soulever mais ne purent avancer car une force inexplicable les immobilisait sur place. La conclusion est en tout cas la même : les Cabriessiens, informés de la mésaventure de leurs voisins, se moquèrent allègrement d’eux.

Martine Guionnet raconte aussi : « À l’époque napoléonienne, une femme était partie ramasser du bois. Inquiète sur le sort de son fils parti à la guerre, elle vit un mendiant qui lui annonça qu’elle aurait prochainement des nouvelles de son fils. Quelques jours après, le jeune homme était rentré. Ce fut considéré comme un miracle dû au fidèle archange de la commune. » Depuis que les églises sont la cible d’actes de vandalisme, les statues du saint et de Tobie ont quitté leur église pour un espace plus sécurisé. Ils y reviennent, lors de la procession réalisée en leur honneur à la fin du mois de septembre.

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